Sur les réseaux sociaux, les célébrités et autres influenceurs sont de plus en plus concurrencés par des personnages artificiels, dont les avatars sont créés en image de synthèse. Les annonceurs publicitaires s’intéressent de près à ces influenceurs virtuels, suivis par des millions d’abonnés.

Dior, Chanel, Converse, Prada… Ces annonceurs ont en commun d’avoir déjà fait appel à un influenceur virtuel pour promouvoir leur marque sur les réseaux sociaux. Créés en image de synthèse, certains de ces personnages artificiels réunissent en effet une importante communauté de fans : la plus célèbre, Lil Miquela, est par exemple suivie par 1,3 million d’abonnés sur Instagram. La « top model digitale » Shudu Gram, compte, elle, 130.000 followers sur la plateforme.

L’univers des réseaux sociaux permet de brouiller ainsi la frontière entre réalité et fiction : les influenceurs virtuels, comme n’importe quelle célébrité, publient de selfies, racontent leurs activités quotidiennes et mettent en scène leurs sorties, leurs voyages et leurs rencontres. Evidemment, tout est pure invention, les images sont générées par ordinateur par les créateurs de ces avatars, dont la ressemblance physique avec de vrais humains est parfois troublante.

Les marques ont vite compris leur intérêt à collaborer avec ces influenceurs virtuels : au-delà de leur audience, ils rassurent les annonceurs. Les avatars sont dociles, infatigables, polyglottes et peuvent être présents dans plusieurs pays à la fois… Mais qui se cache derrière ces influenceurs si convoités ? Shudu Gram, devenu un phénomène sur Instagram en quelques mois, est, au départ, la création d’un artiste britannique. Ce dernier affirme, dans Adweek, avoir depuis reçu un nombre « incalculable » de sollicitation de la part de marques de mode et de cosmétiques. Lil Maquela, et ses acolytes Blawko22 et BermudaisBae, ont pour leur part été créé par Brud, une start-up californienne. Présentée comme une « agence de gestion de talents artificiellement intelligents », elle a récemment levé plusieurs millions de dollars, notamment auprès du fonds Sequoia Capital, selon Techcrunch.

Et l’étape suivante se profile déjà : plusieurs marques (mode, cosmétique, tourisme, lifestyle) envisagent désormais de créer leur propre influenceur virtuel. Selon le perfectionnement de l’avatar, sa conception pourrait revenir entre 5.000 $ et 100.000 $, selon des agences spécialisées. La démarche pourrait même s’avérer, dans certains cas, plus coûteuse qu’une collaboration avec un influenceur traditionnel. Mais pour les annonceurs c’est l’assurance d’un contrôle total sur leur création, dont la « personnalité » pourra coller dans les moindres détails à l’ADN de la marque.